Composition de départ de l’équipe :

1 Thierry
2 Alexandre                                    5 Juan 4 Denis                                         3 Matthieu
 6 Eric
 7 Therence                 8 Wilson                      10 Thierry                               11 Pierre-Alexandre
  9 Arnaud

NB : Dans ce qui suit, tout n’est pas strictement exact, notamment les horaires. J’ai un peu « romisé » le récit (ben oui, il nous manque un peu quand même) mais vous devinerez aisément les quelques extrapolations.
19h30 : Dans les vestiaires, tout le monde est là et écoute attentivement les consignes de Matthieu, de retour d’une escale technique compliquée dans les toilettes (faute d’un approvisionnement suffisant en matériel adéquat), peut-être le signe d’une pression latente qui finira par atteindre son paroxysme lors de son tir aux buts. Mais là, il se contentera de revenir tout blanc (aucun dégât pour le terrain) Mais bref, revenons en à ses consignes : « du plaisir avant tout… » Mais la détermination se lit déjà sur son visage. Il n’a pas besoin d’en dire beaucoup. Son autorité est naturelle. Il rassure et en même temps appelle la performance sans même en parler.

Une seule surprise dans la composition : Eric en 6 ce qui, de mémoire, était la première fois dans l’histoire du Crystal. Juan essaye bien crapuleusement d’invoquer un télégramme de Romy imposant soi disant de lui laisser ce poste. C’est peine perdue. Matthieu reste inflexible. Il a son plan en tête. Quoiqu’il en dise, il veut rester invaincu en tant que coach!

19h40- 20h : C’est l’échauffement sur un très beau terrain synthétique dernière génération. Entraînement sérieux, voire même exigeant sous la houlette de Thierry Fontelles. Denis se blesse un peu à la cheville. Ce n’est pas bon signe. Sur le terrain déambule un mélange de Robert Hue et du père Noël qui s’avérera curieusement être là volontairement et vouloir suivre ce match ! Pendant ce temps là, un coup d’œil sur l’autre équipe nous montre qu’ils ont au moins 5 ans de moins de moyenne d’age (j’ai bien parlé de moyenne !) et qu’ils ont l’air assez athlétiques, les bougres. Pourtant, on a l’impression qu’ils jouent curieusement la montre et ne veulent pas débuter le match ! Cela tombe bien. Nous aussi attendons Jean-Michel qui ne trouvera finalement jamais le stade ! Et puis, du coup, on a le temps de s’entraîner aux penalties où Thierry le gardien fait plutôt meilleure impression que les tireurs.

20h15 : Coup d’envoi donné par un arbitre «local» (toujours pas d’arbitre officiel. Au moins, on fait des économies !). On joue donc à 11 et notre premier objectif est d’essayer de le rester. Là, on est très vite sous pression. L’équipe des Pavillons a largement la maîtrise du jeu  (au moins 70% de possession de balle selon Romy qui suit ce match en duplex). C’est presque une attaque défense même si petit à petit, on sort la tête de l’eau, notamment par quelques raids de Wilson ou Thérence. Nous avons tout de même du mal à conserver le ballon et leurs attaquants sont très rapides, surtout le mien (enfin par rapport à moi !). Mais déjà une grosse solidarité se sent dans l’équipe. Il y en a toujours un pour rattraper l’autre. Notamment Juan, littéralement déchaîné malgré l’absence inhabituelle de son staff personnel. Il dégage tous les ballons, voire les joueurs quand il le faut ! (aurait-il été formé à la même école que Roro Gattuso ?)

Il échappe ainsi miraculeusement au carton alors qu’il vient de faucher sans coup férir à la limite de la surface (sur le flanc droit de la défense) mon attaquant qui l’avait mystifié (en plus on avait croisé nos courses sur cette action et il restait encore à cet attaquant à me passer. Je sais, ce n’est pas une garantie !).

20h35 (20’ de jeu en 1ère mi temps) : Toujours un pour rattraper l’autre ? Sauf qu’on est désormais un de moins ! Denis qui ne ménageait pas sa peine en complément de Juan voit se réveiller son vilain claquage du match de clôture de la saison dernière. D’un autre côté, Romy va pouvoir suivre le match à distance ! Et Jean-Michel, où es tu ? Mais le Crystal repart. Eric passe en libéro et Thierry Fontelles descend d’un cran. La solidarité est de plus en plus forte. On souffre mais on ne rompt pas malgré plusieurs occasions nettes de notre part. Thierry veille dans les buts. Le hors jeu est plutôt joué à propos et il faut reconnaître que pendant cette période,  l’équipe des Pavillons manque un peu de chance ou de précision devant les buts. Juan, toujours aussi déchaîné, fait son 2ème gros fauchage de la soirée toujours à la limite de la surface, mais sur le flanc gauche cette fois. Mais tel un vieux roublard, il se prend la tête comme s’il avait reçu une gifle (le genre de truc qu’on voit en match de pro surtout du côté de l’Italie !). Bref, il échappe encore au carton. Cela dit, pour être sérieux, si l’arbitre avait voulu être sévère, il aurait eu bien plus à faire avec son équipe qui accumulait les tacles assassins, notamment sur Wilson, insaisissable.

21h : La mi temps est atteinte miraculeusement sur ce score de 0-0. On rentre aux vestiaires car on a besoin de se ressourcer et on doit avouer qu’on va plutôt chercher à défendre et jouer la montre en seconde mi-temps.

21h15 : Le match reprend et l’équipe des Pavillons sous Bois paraît sûre de son fait. Mais progressivement le Crystal prend le jeu à son compte. Malgré le déficit en joueurs (non seulement nous étions 10 mais l’équipe des Pavillons disposait de 4 remplaçants !!!), en âge, et en physique sur le papier, le Crystal est en train de s’imposer physiquement !!!

21h25 : Sur une belle action partie du côté droit à la limite de la surface, Wilson, sur une bonne inspiration  de Thierry enchaîne un crochet et une frappe des 20 mètres qui vient se loger dans le petit filet du gardien. Du grand art et une explosion du Crystal ! Le hold-up dont on rêvait secrètement prend forme !

21h30 : Aie. Alors qu’on croyait avoir fait le plus dur,  et qu’on semblait commencer à maîtriser la situation, on encaisse un but un peu casquette sur corner, le rebond bizarre devant la ligne du ballon pourtant peu appuyé trompe sournoisement Thierry. Signe qu’on a pas gommé tous nos défauts et que les corners ne sont toujours pas notre point fort (mais bon, on est humain !)

21h35 : Aïe : 2ème coup dur. 2ème but encaissé un peu malencontreux sur une frappe des 20 mètres  rebondissant encore juste avant la ligne en frôlant Thierry complètement médusé, peut être pas totalement remis du premier but. Alors le début de la débandade qu’on a parfois connue dans le passé ? Bientôt le 1-3, le 1-4, le 1-5 ? Et jean-Michel ? Où es tu ? Romy, sors du téléphone ! Mais non, le Crystal version 2007-2008 est en route. Il en faut plus pour l’abattre. Mais il ne s’agit plus de gérer, il va falloir montrer les crocs. Et la magie opère : l’équipe n’est pas abattue, elle est transcendée, en surrégime et fait feu de tout bois (sans les pavillons ! je peux bien me permettre des blagues vaseuses dans cette euphorie). L’ambiance devient intenable. Les actes d’anti-jeu se multiplient du côté de l’équipe des Pavillons sous Bois qui panique. Juan, plus chaud que la braise de Madrid au crépuscule d’une nuit d’été, en vient presque aux mains. Il envoie un « fils de pute » ou un « putain de ta race » (je ne me rappelle plus bien le terme au combien poétique) mais il ne fait que « répéter à l’arbitre l’insulte dont il vient d’être victime ». Encore bien joué Juan ! Arnaud qui avait été envoyé au casse pipe en première mi temps, est maintenant gavé de ballons et bombarde le but de coups de tête surpuissants. 3 d’entre eux rasent le poteau, un vient s’écraser sur l’arrête intérieure de la transversale. Wilson multiplie les courses et les missiles. Le Crystal est partout même si des contre-attaques de l’équipe des Pavillons sous Bois font passer des frissons et font craindre le pire. Mais Thierry, notre gardien est remonté. Ses tatouages sont en train de cramer.

21h58 : Matthieu demande à l’arbitre le temps qu’il reste à jouer. « 2 minutes » lui est-il répondu. Certes, il n’y a plus qu’une équipe sur le terrain mais ce but, on le met ou quoi !

21h59 : Sans doute la dernière action du match (ce qui n’est pas sans me rappeler un certain match, n’est ce pas Romy, mais depuis il y a eu une revanche !) qui part de la gauche, qui aboutit à Wilson qui, après un numéro dans la surface, envoie une pichenette pour Arnaud dont la tête rageuse vient se loger dans le petit filet (le même que pour le but de Wilson). C’est à nouveau l’explosion ! 20’’ après le coup d’envoi, c’est la fin du match. Il est 22h. Les cloches de l’église d’à côté sonnent 10 coups. Le glas de  l’équipe des Pavillons ? Sûrement, si on se base sur l’énorme confiance accumulée par le Crystal pendant le match et par cette égalisation inespérée. Moins sûr si on se fie aux statistiques de la saison précédente où l’on note 5 défaites aux penalties sur 6 matches disputés !!

A ce moment précis de la rencontre, Romy à 850 kilomètres de là, donne par téléphone le nom à Denis et à Juan des 5 joueurs qui auront la lourde tâche de nous conduite à la victoire : Thierry Fontelles, Thérence, Wilson, Matthieu, Eric.

22h10 : c’est fini, Eric vient de marquer le 5 ème  tirs au but. L’équipe des Pavillons qui avait raté son 4ème (tir sur le poteau) n’a même plus à tirer son 5ème. Certes, on a cru que Matthieu allait faire une syncope mais il a bien marqué son penalty (bon en fait, je chambre à la demande de Thierry Fontelles. C’est vrai que Matthieu est moins bronzé que d’habitude mais de là à dire qu’il était livide !). Nouvelle explosion de joie et poignées de mains amicales avec l’équipe de Pavillon sous Bois qui est fair-play malgré ce match très engagé et qui peut leur laisser autant de regrets qu’il nous comble nous, Crystal Club, version 2007-2008 de bonheur et d’extase !

22h15 : c’est la fête dans les vestiaires, toujours en duplex avec Romy. Arnaud trouve le moyen d’écraser encore une tête…,sur le plafond du vestiaire, un peu bas en certains endroits, en sautant de joie ! Denis nous avoue qu’il avait sacrifié un dîner de galas qu’il s’apprête à rejoindre. Mais « qu’importe l’éternité de la damnation pour qui a connu en 1 seconde l’infini de la jouissance » (Baudelaire – Spleen de Paris)
En conclusion, c’est pour moi, qui rentre, je crois, dans ma 7ème saison au Crystal ( !), l’un des 5 matches majeurs auquel j’ai participé et je crois que beaucoup doivent partager cette vision. En tout cas, il y avait une joie énorme dans les vestiaires. Nous avons vraiment joué en équipe, fait preuve d’une solidarité et d’une incroyable grinta de nature à méduser Romy en personne. Nous somme revenus au score dans la dernière minute contre une bonne équipe et en jouant à 10 contre 11 pendant 70 minutes,  et sans une pléiade de joueurs clef du Crystal absents hier ! Qu’ajouter de plus? Incroyable ? Impossible ? Non, car….

SOYONS REALISTES, EXIGEONS L’IMPOSSIBLE !

Les Joueurs :

Thierry : Bon match dans l’ensemble car a eu beaucoup de travail et s’en est très bien sorti. Néanmoins malheureux sur les 2 buts qu’il encaisse même si c’était des ballons vicieux. Mais s’est bien repris ensuite.

Alexandre : Thierry Fontelles, avec lequel je suis rentré, m’a dit que j’avais fait un super match. J’espère qu’il fût sincère. Mais je crois effectivement avoir réalisé l’un de mes meilleurs matches même si le début fut difficile face à un attaquant rapide. Mais malgré une gastro dans la nuit, j’avais aussi la rage physiquement et crois avoir participé activement au jeu offensif, en osant parfois même calmer le jeu en certaines occasions, ce qui n’est vraiment pas mon fort habituellement.

Denis : Bon début de match. Trop vite blessé mais, même en dehors du terrain, a participé activement à la victoire par ses encouragements, ses conseils et son duplex avec Romy.

Juan : était bouillant et surpuissant. Des jaillissements de partout. Match énorme sur tous les plans (surtout tactique !)

Matthieu : aussi fort en coach que sur le terrain. A fait des milliers d’aller-retour sur son coté gauche. A dégagé des ballons chauds de la tête. Centrait, dribblait, passait. Une activité monstrueuse.

Eric : Positionné pour la première fois en 6 puis en libero. Lui aussi un match énorme car beaucoup de ballons récupérés et des grandes percées. Paraît avoir franchi un pallier cette année car il est plus collectif. Va devenir parfait !

Thérence : une grosse activité. A su provoquer, garder la ballon ou jouer collectif, notamment avec Wilson avec qui il s’entend à merveille et peut jouer en première intention. Remarquable !

 Thierry F.: Le gros chambreur aurait pu être chambré sur ce match car il a perdu quelques ballons brûlants. Mais il a montré encore une activité inlassable (c’est peut-être celui qui a touché le plus de ballons) et mis à part ces quelques désinvoltures qui auraient pu coûter cher, a, comme à son habitude remarquablement distribué le jeu et porté le ballon quand il le fallait. En plus n’a pas rechigné à occuper encore ce poste de numéro 6 qui va finir par lui coller à la peau. Par contre, je ne comprends pas le rapport avec Chabal que l’équipe adverse lui ressassait. Certes, sa barbe est de plus en plus hirsute…mais tout de même….

Wilson : Exceptionnel. Insaisissable tout le match, il est pour beaucoup dans la baisse de régime de l’équipe adverse qu’il a désarçonnée à lui tout seul même s’il joue collectif quand il le faut. Encore un but et une passe décisive. A encore subi un traitement de choc mais semble pour l’instant s’y faire.

Pierre – Alexandre : Lui aussi un gros match car il était sur la zone (gauche pour nous) où s’est passé la majeure partie du match. Omniprésent, il a bien su faire le relais entre la défense et l’attaque, se montrer intraitable défensivement et inspiré en phase offensive.

Arnaud : Après une première mi –temps difficile car il était envoyé au casse –pipe, est monté en puissance comme toute l’équipe et a alors pesé sur la défense, faisant notamment valoir son jeu de tête (le plafond du vestiaire s’en souvient encore) qui a fini par faire mouche, ce qu’il méritait largement. Ne devrait plus tarder à nous ressortir des quadruplés comme au bon vieux temps, pourvu qu’il ait du temps de jeu.

Jean-Michel : l’un des héros malheureux de la soirée. Est semble-t-il toujours en train de chercher le stade ! Envoyez lui un SMS au cas où il ne serait toujours pas rentré chez lui - J.

Alexandre