Chers amis,
Je suis, comme vous tous, déçu, révolté, affligé et vexé de cette nouvelle défaite
(la 3ème en 4 matchs) qui nous fait beaucoup de mal. Je ne m’étendrai pas sur le contenu de la rencontre, ni même dans des explications techniques inutiles à l’heure où nous voulons tous oublier cette cruelle désillusion d’une soirée glaciale du côté de Bezons, mais plutôt insister, encore et toujours, sur cette notion de groupe, qui seule, nous permettra de nous en sortir.
Il est nécessaire de dédramatiser la pièce qui s’est jouée hier soir devant nos yeux de spectateurs et non d’acteurs (rôle qui aurait dû être le notre) et analyser les raisons de ce résultat.
Cette rencontre, telle une pièce de théâtre, s’est déroulée en trois actes que je souhaiterais détailler pour que chacun comprenne plus précisément où je veux en venir.
Nous avons été les acteurs d’une tragédie grecque, dont les plus grands auteurs de l’antiquité se seraient régalés.
1er acte : Mehdi le messie
Tout d’abord, force est de reconnaître que nous avons, indépendamment du score, livré un beau match. Nous sommes parvenus dés les 20 premières minutes de la rencontre à inscrire 3 beaux buts et assommer nos adversaires qui ont mis quelques temps à se remettre de cette douche froide. Notre jeu était alors bien construit, intelligent et nos contres assassins grâce notamment à notre trio offensif de choc dirigé par Rafik, Mehdi et Mickael.
Un grand bravo à Mehdi, qui, après une absence de près de 7 mois revient sur les terrains et se révèle d’entrée de jeu décisif. Ce trio magique, constitue à n’en pas douter, une arme redoutable, capable de faire la différence à n’importe quel moment.
Avec de tels joueurs, à 3-0 et vu l’agressivité et l’intelligence de jeu que nous avions démontré jusque-là, j’étais, je le reconnais, assez serein sur la suite des évènements.
2ème acte : Démobilisation générale
A ce moment précis, et sans vraiment comprendre pourquoi, j’ai senti un début de démobilisation de la part de chacun. Tout d’abord une tension est née chez Stéphane Chabrier sans que je comprenne véritablement quelle en était la raison, puis les choses se sont alors accélérés :
1-L’arbitre accorde un but à nos adversaires sur une frappe arrêtée par notre gardien de but sans que la balle ne touche la ligne. (Rappelons qu’il s’agissait du même arbitre qui nous avait volé le match de coupe à Meudon le Forêt).
2-Sur un coup de pied arrêté un joueur adverse oublié par Stéphane Chabrier, reprend la balle et inscrit le deuxième but.
3-Sur un nouveau coup de pied arrêté, (en notre faveur cette fois-ci), la balle revient très rapidement dans les pieds de l’attaquant adverse, qui d’un crochet élimine Juan puis inscrit le but de l’égalisation sur une très belle frappe en pleine lucarne.
Le score est donc à la mi-temps de 3-3 et c’est ainsi que nous regagnons les vestiaires.
C’est à ce moment précis que tout a basculé et que s’est jouée le 3ème acte :
3ème acte : Prémisses d’une défaite annoncée.
Alors que Stéphane Thuet et moi-même donnions les consignes et tentions de remobiliser les troupes, en expliquant que rien était joué et qu’il nous fallait rester sereins, conscients des forces vives que nous avions au sein de notre équipe, Johann Didier (pour bien le nommer) intervient à mauvais escient alors qu’il avait livré jusque-là un très beau match (le meilleur de sa saison) et dit en ces termes à Juan devant tout le monde :
-« Le 3ème but est pour ta gueule ».
Il n’en fallait pas plus pour que Juan, déjà fortement touché dans son amour propre et conscient de s’être fait avoir sur le but de l’égalisation, se braque et décide de quitter le terrain.
Je m’attarde un instant sur ce passage car il est très significatif de l’état d’esprit actuel qui règne dans ce groupe.
1-Je déplore cette énième prise de parole de Johann qui n’était aucunement justifiée et qui plutôt que servir le groupe et motiver ses troupes, n’a pour conséquence que le desservir et remettre un peu plus de tension sur un terrain déjà miné par de nombreuses ondes négatives
2-Je comprends la réaction de Juan qui semble être régulièrement tenu pour responsable des maux de l’équipe, mais je désapprouve son attitude juvénile en sortant du terrain à un moment clé de la rencontre.
Une équipe, à savoir un groupe de différentes personnalités associées les unes aux autres, se doit de trouver un équilibre dans une certaine harmonie. Notre équilibre, depuis le début de la saison, nous ne l’avons toujours pas trouvé pour de multiples raisons et notamment parce que nous ne réagissons pas «ensemble » et au « même moment ».
Dans ces moments difficiles, il ne faut pas démotiver, accuser ou prendre pour responsable un joueur de son équipe, mais au contraire, faire corps derrière lui, s’unir et se servir des forces de chacun pour relever la tête et REAGIR TOUS ENSEMBLE, LES UNS AVEC LES AUTRES, et LES UNS POUR LES AUTRES.
Tant que nous n’assimilerons pas cela, nous ne pourrons malheureusement nous en sortir.
Au retour des vestiaires, nous avions donc, deux équipes :
1-nos adversaires remontés à bloc après être revenus au score en 20 minutes
2-le Crystal, déjà désunie et composée de 3 clans*
*
a- les contestataires
b- les guerriers qui ne voulaient rien lâcher
c- les défaitistes qui avaient déjà renoncés
C’est donc ainsi, fort logiquement que nous prenons un 4ème but suite à une action assez bien construite, mais qui aurait pu largement être évitée pour peu qu’on mette le pied, puis un 5ème but sur corner, repris par l’avant centre adverse que Mehdi ne suit pas (à noter tout de même qu’il est hallucinant que ce soit Mehdi, en tant qu’avant-centre, qui ait à prendre l’attaquant adverse)…
Nous aurions pu alors tout lâcher, et laisser le FC Camelots nous infliger une défaite encore plus lourde, mais comme d’habitude, marqués dans notre amour propre, nous avons su réagir et inscrire un 4ème but grâce à Stéphane Chabrier puis pousser jusqu’à la fin du match.
Il est évident que nous ne pouvons être que déçus d’un tel scénario, mais que pouvons nous faire si ce n’est reconnaître nos erreurs ?
Ce qui est triste dans un tel match, c’est que nous avons très bien joué, que certaines phases étaient bien construites et qu’avec un petit peu plus de réussite et de solidarité, c’est avec les 3 points que nous serions repartis à la maison.
Cependant, et parce que nous sommes encore loin d’être une équipe, ce sont nos adversaires qui ont récolté les points de leur solidarité, de leur vaillance et de leur abnégation.
Tant que nous ne raisonnerons pas en groupe, tant que ces tensions de clan ne se résorberont pas, tant que nous ne ferons pas chacun l’effort de regarder dans la même direction, nous ne pourrons pas y arriver.
Comment expliquer que nous nous retrouvions à 12 hier soir sous un froid glacial, lorsque l’effectif du Crystal est de 20 joueurs ? J’étais moi-même malade et pourtant j’étais là près de mes hommes indépendamment du climat ambiant.
Comment expliquer toutes ces rancoeurs et ces prises de tête stériles, alors que dans nos vies respectives, nous sommes si différents de ce que nous montrons sur le terrain et dans les vestiaires.
Apprenez à vous écouter, cessez pour certains de couper la parole à ceux qui osent la prendre.
Echangez, communiquez et trouvez des solutions au lieu de juger et toujours renoncer.
Soyons sur le terrain, tels que nous sommes dans la vie, à savoir de vrais hommes !
Il y a, croyez-le bien, des choses bien plus importantes et dramatiques qu’une défaite à Bezons.
Certains d’entre nous allons goûter le bonheur d’être père pour la première fois
(Rafik et moi-même), certains le sont déjà (Basile, Christophe, Stéphane P, Mehdi, Alex, Stéphane T), d’autres le deviendront.
Est-ce cela que nous enseignerons à nos enfants plus tard ?
- baisser les bras ?
- ne pas aider un ami dans la difficulté ?
- renoncer ?
Non, nous leur enseignerons tout le contraire :
-l’esprit d’équipe
-l’esprit de camaraderie
-toujours respecter ses adversaires et ses coéquipiers
-ne jamais baisser les bras
-toujours garder la tête haute, même dans les pires difficultés
C’est cela, en tant que pères, que nous devons inculquer à nos enfants.
Mais pour ce faire, encore faut-il en tant qu’adultes comprendre l’importance de ces quelques valeurs.
Servons nous de ces leçons pour en sortir grandis et retenir l’essentiel de ces expériences.
Le Crystal n’est pas mort. Le Crystal est certes blessé, convalescent, mais il est loin d’être résigné. Tel un lion, il ne sera jamais plus dangereux que blessé dans son orgueil, alors réagissons, battons nous, ne renonçons pas et c’est tous ensemble que nous redresserons la tête et retrouverons le plaisir de jouer ensemble et enfin enchaîner les victoires.
Notre principal problème, je le répète, est psychologique. Il n’est nullement tactique, physique ou individuel, mais bel et bien psychologique.
Il serait d’ailleurs bon que nous nous réunissions tous ensemble autour d’une bonne table un soir. Que nous fassions tous l’effort d’être présents (je dis bien tous) et que nous puissions mettre carte sur table et crever l’abcès une bonne fois pour toute pour tourner le dos aux rancoeurs que je sens présentes chez certains d’entre nous et ENFIN retrouver goût aux plaisirs simples d’une victoire acquise entre joueurs d’une même équipe.
C’est dans l’adversité que se démarqueront les leaders des loosers. A vous de voir où vous souhaitez vous situer.
Cela fait 9 ans que nous n’avons pas vécu un début de championnat aussi difficile et je pense que malgré la difficulté du moment, cette épreuve ne peut-être que bénéfique, car c’est dans l’adversité que se révèlent les caractères et je sais que chacun d’entre vous avez la valeur nécessaire pour ne pas accepter qu’une telle situation perdure.
Relevons la tête, dédramatisons cette nouvelle défaite et reprenons goût au PLAISIR de tous nous retrouver dans les vestiaires, être ensemble sur le terrain et remporter ces victoires grâce aux qualités individuelles de chacun mises au service d’un collectif.
Soyons réalistes, exigeons l’impossible.
Romy |